Echos des régions

  • Le port péruvien de Callao reprend lui aussi espoir.

05.03.2019 Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 26704

Le géant se réveille

Ce n’est pas le Phénix qui renaît de ses cendres, mais le volume des échanges commerciaux du continent latino-américain a de nouveau augmenté. La société conseil maritime Dynamar a regroupé et présenté les tendances actuelles.


 

Pendant quelque temps, les grands carriers et logisticiens ont semblé eux aussi se désintéresser de plus en plus de l’Amérique latine en raison de la baisse des échanges commerciaux. C’est qu’entre 2013 et 2017 les échanges sud-américains ont chuté de 20% ou 222 milliards d’USD à moins d’un billion d’USD (897 milliards d’USD). Le niveau le plus bas a été atteint en 2015 lorsque la valeur des marchandises a dégringolé de manière dramatique, de 19%. En moyenne, les volumes ont baissé de 5% par an au cours de cette période.

 

Mais dès l’année dernière le vent a tourné avec des réaménagements supplémentaires de services entre autres de CMA CGM, Evergreen, Maersk et MSC. La société conseil néerlandaise Dynamar d’Alkmaar, spécialisée dans la navigation hauturière, a détecté ce changement de tendance. Le transbordement de conteneurs dans plus de 50 ports sud-américains a atteint en 2017 22 M. de TEU. Cela correspond à une croissance saine de 6,4% par rapport à l’année précédente. Sur le segment international, le transbordement a été de plus de 10 M. de TEU. Il s’agit même d’un mieux de 8% par rapport à 2016 et donc la fin d’une stagnation de trois ans.

 

 

Avec un nouvel élan

L’Amérique latine s’est appuyée sur ces anciennes forces. C’est ainsi qu’à elle seule l’Amérique du Sud détient une part de 16% du volume mondial des exportations de marchandises périssables. La viande depuis la côte est et en particulier les fruits depuis la côte ouest sont des points forts qui se sont confirmés. Au cours de ce redressement, les exportations demeurent marquées par le secteur agricole. Les importations portent aussi sur des biens de consommation, puisque la consommation des ménages a permis ce nouvel essor de la région, auxquels se sont ajoutés les équipements et machines de divers types ainsi que le pétrole sous toutes formes.

 

En 2018, des marchandises périssables d’un volume total de 25 M. de t ont été produites en Amérique latine pour être exportées. Les fruits se sont placés en tête avec 14,6 M. de t, soit deux fois plus que la viande. Les produits de la pêche ont totalisé environ 1 M. de t.

 

 

L’avenir des carriers et terminaux

Selon le plus récent rapport de Dynamar, 23 carriers proposent actuellement 47 services de lignes conteneurisés en trafic direct vers l’Amérique du Sud. La flotte utilisée est composée d’environ 340 navires ayant une capacité moyenne de 6500 TEU. La plupart des trafics concernent l’Asie, région d’origine de la plus grande part des importations, suivie de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Parmi les ports de la côte ouest, Callao au Pérou possède la plus grande capacité annuelle. Il n’est pas surprenant que sur la côte est Santos au Brésil soit de nouveau le principal port desservi.

 

Les exploitants internationaux de terminaux sont en revanche inquiets. Hormis APM Terminals, qui possède des participations dans six terminaux, d’autres exploitants tels que DP World, ICTSI et TIL (MSC) voient des nuages sombres à l’horizon, essentiellement sur la côte est. Les inquiétudes concernent notamment la suppression de concessions au Brésil, l’éventuel regroupement de concessions séparées pour la région de Buenos Aires en 2020 et des annonces politiques contradictoires dans plusieurs pays. Au moins trois exploitants de terminaux projettent de réduire leur présence, dans certains cas cela va même jusqu’au retrait complet. Ce n’est donc pas un bon signe pour les activités multinationales dans la région.

 

 

Pronostics réjouissants

La région est loin d’avoir exploité tout le potentiel du redressement en cours depuis 2013. De nouvelles impulsions sont aussi attendues de l’adhésion de la Bolivie à la zone de libre-échange Mercosur existant depuis 1991. Dans son évaluation, Dynamar prévoit pour le transport de conteneurs en Amérique du Sud d’ici 2021 un volume total de 14 M. de TEU.       

 

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