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Combilift a célébré ses 20 ans et l’ouverture d’une nouvelle usine. L’ex petit producteur figure aujourd’hui parmi les grosses pointures du secteur chariots élévateurs. Nous étions présents.
Quand on pense à l’économie irlandaise ce sont bien souvent les grands groupes appréciant le climat fiscal favorable qui nous viennent à l’esprit. Cette pratique est toutefois source de critique dans d’autres pays, en raison du manque à gagner qu’elle représente. Les histoires à succès qui émanent d’Irlande sont donc les bienvenues et offrent notamment à la sphère politique une opportunité en or de mettre en exergue le fait que l’activité économique du pays ne se résume pas à quelques géants du web, tels que Google ou Microsoft.
Combilift, est l’auteure d’une telle success story. L’entreprise produit avec succès des chariots élévateurs à fourche frontaux et latéraux et des chariots cavaliers pour marchandises lourdes. Martin McVicar et Robert Moffett ont créé l’entreprise en 1998 en se concentrant sur la niche que représentaient les chariots pour charges longues. «Notre premier client a acheté un chariot élévateur sur plan», raconte le directeur Martin McVicar. L’activité n’a pas tardé à décoller et Combilift a misé sur les marchés mondiaux dès le départ. Ainsi McVicar avait-il même rendu visite à des clients dans les Caraïbes pendant son voyage de noces! Raison pour laquelle les produits Combilift existent aussi à Antigua.
Une nouvelle construction pour 50 M. d’EUR
Aujourd’hui, on trouve les chariots élévateurs et les engins de levage dont l’entreprise a vendu 40 000 pièces dans 85 pays. Mais M. McVicar et ses 550 salariés n’entendent pas en rester là. Au siège de Monaghan, à proximité de la frontière avec l’Irlande du Nord, Combilift a construit un nouveau site de production d’une superficie de 46 000 m². Il s’agit de la deuxième entreprise d’Irlande regroupée sous un même toit. Fin avril, Combilift a simultanément célébré l’inauguration du bâtiment, qui a coûté 50 M. d’EUR, et ses 20 ans d’activité en organisant une fête somptueuse.
Des paroles chaleureuses venant des ministres
Comme dit, les ministres sont prompts à s’enflammer pour des histoires à succès de ce type. Ainsi, le Premier ministre, Leo Varadkar, et la ministre de l’Économie ont fait l’honneur de leur présence. La ministre de l’Économie, qui a grandi dans la région, est naturellement très fière de l’entreprise. «Combilift prouve qu’il ne faut pas être implanté dans une métropole pour remporter un succès mondial.» Le Premier ministre L. Varadkar a lui aussi chanté les louanges de l’entreprise, en égratignant au passage les négociations sur le Brexit: Combilift emploie de nombreux frontaliers d’Irlande du Nord et ces derniers doivent pouvoir se rendre à leur travail sans entrave à l’avenir, a-t-il martelé.
La crise, une épreuve décisive
Le faste de cette fête rassemblant environ 350 invités est aussi lié au fait que les dix ans d’activité n’avaient pas donné lieu à une célébration. En 2008, la crise s’était abattue de plein fouet sur l’Irlande et Combilift a beaucoup souffert. M. McVicar et R. Moffett s’étaient jusque-là concentrés sur les chariots latéraux destinés à transporter des marchandises longues, mais en raison du faible niveau de commandes, l’entreprise a dû se diversifier. Dans un premier temps, elle a enrichi sa palette d’un chariot pour allées étroites (VNA). Puis, Combilift s’est concentré de manière croissante sur les marchandises lourdes et a développé des portiques pouvant manutentionner des marchandises d’un poids de 35 t. Au cours des dernières années, le portefeuille s’est régulièrement étoffé de chariots à guidage manuel.
Combilift envisage de doubler la production au cours des cinq prochaines années et d’embaucher 200 personnes supplémentaires grâce à sa nouvelle usine. Le site qui dispose de quatre lignes de montage de 90 m de longueur destinées à la fabrication de divers chariots produit un chariot toutes les 15 minutes. Combilift souhaite atteindre le chiffre de 10 000 chariots par an.
L’Arabie Saoudite comme marché de croissance
M. McVicar identifie un potentiel important pour les chariots destinés aux chambres froides. «Nos produits se déplacent sur de petits espaces et la place est une denrée rare dans les entrepôts frigorifiques en raison des coûts. Nous nous concentrons actuellement sur l’Arabie Saoudite», explique le chef d’entreprise. De nombreux entrepôts y verraient le jour, notamment pour stocker des denrées alimentaires, nécessitant des chariots à fourche. Les ambitions de Combilift sont intactes, et, à l’heure actuelle, tout porte à croire que l’entreprise va faire un bond avant, ou plutôt en hauteur, avant son prochain anniversaire à chiffre rond.