Heavylift / Breakbulk

  • Habib Bouricha, directeur gérant

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 31808

La porte du Maghreb tient bon

Sur un marché régional spécialisé tel que le Maghreb, il est recommandé de parler à un spécialiste pour se renseigner sur l’évolution actuelle. Habib Bouricha, fondateur et propriétaire du groupe Tandem depuis presque dix ans, a répondu aux questions de Christian Doepgen sur les projets en cours et les futurs potentiels de son marché domestique la Tunisie, de la proche Libye et de l’Algérie.




Quelle a été la marche des affaires de 2018 à aujourd’hui?

Pour Tandem Group (Tandem Logistics, Tandem International et We Logistics), 2019 a été plutôt une continuation de 2018 en termes de développement et croissance. Beaucoup d’appels d’offres, en Tunisie, en Algérie, au Maroc, voire en Libye, ont été lancés pour une concrétisation en 2020-2021. Nous attendons avec impatience de nouveaux projets en 2020.

 


Comment évaluez-vous les opportunités commerciales sur le marché libyen?
En 2019, nous avons effectué beaucoup d’exportations vers la Libye. De nombreuses sociétés de services pétrolières, également des grandes, ont repris leurs activités. La Libye est aussi importante pour la Tunisie car tout le fret aérien destiné à Tripoli passe par ex. par Tunis. La Libye se préparait aussi à de nouvelles centrales électriques, des stations de raffinage et beaucoup de nouveaux gisements. L’Europe et la Russie ont même cherché à rétablir la paix afin de calmer le jeu et de préparer le climat à des investissements. Et soudain le coronavirus est arrivé...

 


La Tunisie demeure-t-elle la porte d’entrée du Maghreb pour l’international?

La Tunisie continue en effet de jouer un rôle très important en Afrique du Nord, vu sa situation géographique, l’accès à un grand nombre de ports, la fréquence journalière des navires de/vers l’Europe.


Je considère la zone franche de Zarzis comme porte d’entrée pour l’Afrique du Nord et hub pour l’assemblage de pièces lourdes, exportées ensuite vers l’Algérie ou la Libye distante de 60 km. Ce qui réduit sensiblement les coûts de transport. Zarzis se prête aussi aux projets EPC en Libye. C’est une zone de stockage, de vérification, de collecte et de consolidation des équipements. La zone gagne aussi en importance en qualité de site d’entreposage de fournisseurs de produits chimiques pour les sociétés de services pétroliers. Cela offre un avantage concurrentiel à ceux qui se sont préparés.

 


La crise du pétrole et du gaz affecte-t-elle des projets en cours, par ex. en Algérie?
L’Algérie, qui produit presque 1 M. de barils par jour et compte la plus grande compagnie pétrolière et gazière africaine, la Sonatrach, en souffre le plus. Cette dernière compte réduire de 50% son budget pour 2020 et reporter les projets non urgents. De nombreux projets, tels que la raffinerie Hassi Messaoud avec une capacité de 5 M. de t par an ou le South West Gas Fields Development Project, sont poursuivis. L’Algérie possède en outre 20 billions de m3 de gaz de schiste exploitable, soit le troisième gisement mondial inexploité.

 



L’équipe est la garante du succès, c’est votre credo. Comment organisez-vous le travail en période de pandémie?
Franchement, je suis impressionné par le rendement et l’efficacité de l’équipe et du télétravail. Je suis fier d’avoir un staff aussi engagé et qui ne cesse de prouver ses facultés d’adaptation aux différentes situations. Ces changements nous rendent plus forts et nous permettent aussi de nous focaliser sur le développement digital. Aujourd’hui, les «delivery orders» sont livrés chez les clients. Nous appliquons bien sûr toutes les directives en matière de protection et d’hygiène, également dans nos locaux et nos unités de transport.

 


Quel sera le développement du business d’ici au 10e anniversaire de Tandem?
Nous avons été approchés par des multinationales pour achat auparavant et nous avons refusé les offres en raison de notre enthousiasme d’accomplir la mission et d’être à la hauteur de notre slogan «Be your North African Logistics partner». Nous continuons à investir en Afrique du Nord et nous serons toujours là pour assister les grands projets dans la région. Espérons que ce virus nous laisse revenir à la vie normale.

 

 

 

 

 

 




 

Nouvelles connexes