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  • La Covid-19 ne facilite pas les rapports avec les kidnappeurs.

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 35838

Soif de rançons

La piraterie au golfe de Guinée, de plus en plus profession­nelle, est stimulée par la perspective de toucher des rançons.




Lors d’un webinaire, le 18 mars, Hans Tino Hansen, fondateur de Risk Intelligence, et Richard Nylon, associé du cabinet Holman Fenwick Willan de Londres, forts, ensemble, de 35 années d’expérience en la matière ont parlé de la piraterie.


Les demandes de rançon continuent de booster ce «secteur». Les différences sont toutefois considérables entre la Somalie, où les flux globaux du transport maritime de marchandises attirent beaucoup d’attention, et le golfe de Guinée ainsi que le delta du Niger, une région pétrolifère. H. T. Hansen a expliqué qu’entre 2007 et 2020 environ 100 actes de piraterie ont eu lieu chaque année dans cette région. La tendance est stable, mais l’attention des médias est passée de la Corne de l’Afrique à l’Afrique de l’Ouest. On y constate pourtant aussi un changement de qualité puisque les criminels opèrent aujourd’hui partout.


 Dans cette région, la présence de gardiens armés à bord des navires n’est pas autorisée, uniquement des navires escorteurs privés. Lutter contre la piraterie n’est pas une priorité pour les autorités nigérianes même si les 195 M. d’USD du «Deep Blue Project» ont amélioré les équipements techniques des navires et les radars. Les pirates locaux sont plus violents que les Somaliens. Ils ne craignent pas la confrontation avec les escorteurs, utilisent des navires mères et navigateurs et kidnappent des équipages entiers au lieu d’individus tels que le commandant ou l’ingénieur en chef. La citadelle, le cœur du navire, est plus souvent attaquée.


Après 135 incidents en 2020, 2021 a a déjà mal commencé. En janvier, 15 marins turcs ont été enlevés et un a été tué. Les autorités nigérianes ont en outre modifié la loi en 2019: chaque armateur doit déclarer un acte de piraterie s’il veut bénéficier du soutien de l’État. Une fin de la tendance n’est pas en vue. R. Nylon: «Plus la situation économique se dégrade, plus le nombre d’actes de piraterie augmente. La piraterie doit être vaincue à terre.»