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  • Des représentants de Globalsat, Inmarsat et Cobham se réjouissent.

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 30842

La voie parlante

Qu’il s’agisse d’aéroports ou de lignes ferroviaires, au Brésil les concessions sont parfois un casse-tête pour les exploitants privés. L’opérateur Rumo modernise dans le nord entre autres la communication du réseau afin d’améliorer la rentabilité.


 

 

L’opérateur ferroviaire Rumo, que beaucoup connaissaient jusqu’en 2016 sous la raison sociale America Logistica Latina (ALL), est responsable de l’exploitation d’environ 13 500 km de lignes ferroviaires au Brésil sur la base de cinq concessions au total. En 2018, ses prestations ont été de 56 milliards de tkm-fret vendues, et ce malgré des problèmes sur le terrain.

 

 

Un réseau sans réseau

Étant donné que beaucoup de lignes du cinquième pays du monde (en superficie) traversent des régions isolées ayant un réseau non fiable ou pas de réseau du tout, les conducteurs de locomotives, ingénieurs ferroviaires et gestionnaires du transport n’ont souvent aucune possibilité de communiquer en direct. Les conducteurs ne reçoivent donc pas immédiatement l’actualisation de la situation du trafic. Des trains de marchandises qui doivent attendre les instructions du centre de contrôle sont en retard. Ce qui se traduit par de nombreux défis logistiques et entraîne des coûts supplémentaires, parfois élevés.

 

 

Départ dans le nord

Un projet censé résoudre ces problèmes de communication sera lancé dans un premier temps sur les 2000 km du réseau nord. Cette concession est particulièrement importante pour les exportations puisque ces lignes ferroviaires relient six États sans façade maritime à Santos, le plus grand port brésilien. Le réseau ferroviaire de Rumo est actuellement même le seul reliant l’État central de Mato Grosso, le plus grand exportateur de soja, de céréales et de coton, à ce port.

 

La promotion de ces lignes constitue une bonne partie de la stratégie de croissance de Rumo. Mato Gross est en effet un grand producteur de céréales et peut uniquement exporter 70% de sa récolte si les liaisons logistiques sont au point. «Il s’agit d’un marché croissant sur lequel nous voulons augmenter notre part, mais pour cela nous devons créer des capacités opérationnelles», a déclaré récemment João Alberto Abreu, président du directoire en fonction depuis avril 2019.

 

 

Communication durable

La première phase du projet a commencé début 2020 et s’appuie sur la coopération avec Globalsat. L’entreprise taïwanaise opère sur l’ensemble du continent américain avec ses projets dans le domaine des techniques de communication basées sur satellite.

 

Les 300 trains de marchandises de Rumo circulant sur les tronçons du nord seront équipés de technologie à large bande au cours de la première étape. Desdits terminaux Bgan (Broadband Global Area Network) de type Cobham Explorer 325 et des gateways mobiles seront utilisés. Le système Prism PTT+ est conçu pour la connectivité en particulier de régions excentrées sans couverture réseau.

 

Grâce à ces innovations techniques, chaque train sera suivi en temps réel et une communication vocale ainsi que des échanges de données permanents seront possibles entre les conducteurs, le personnel chargé de la maintenance et les centres de contrôle régionaux. L’objectif du projet est d’équiper 1600 locomotives de la connectivité à large bande afin de rendre le réseau ferroviaire plus rentable.

 

 

Investissements et connexions

Rumo met clairement l’accent sur l’axe nord. Elle compte construire un terminal dans cette région et développer les lignes dans un proche avenir. Ces projets bénéficieront de la plus grande part des investissements du groupe d’environ 15 milliards de BRL (3,5 milliards d’USD). Les objectifs ne sont pas uniquement des volumes de marchandises et des marges. Rumo attend aussi des décisions importantes dans le cadre du renouvellement de ses concessions. Lorsqu’elles auront été prises, les investissements seront accrus en 2020. L’optimisme est au rendez-vous: «Si nos attentes sont confirmées, notre Ebitda qui est de 3,2 milliards de BRL (700 M. d’USD) passera à quelque 6 milliards de BRL (1,37 milliard d’USD) en 2023», précise J. A. Abreu. Dieu demeure Brésilien.   

 

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