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  • Jutta Iten, Eric Derrer (à g.) et Jean-Claude Zulauf (à d.).

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 28340

Trois vétérans de l’ITJ à propos de la branche, du titre et des acteurs: Bons vieux temps?

Être précis serait impoli, mais aucun de nos trois collègues émérites n’est beaucoup plus jeune que l’ITJ. Jutta Iten, Eric Derrer et Jean-Claude Zulauf ont accompagné le titre pendant des décennies, en qualité de rédactrice ou de commerciaux. Quelques souvenirs.


 

 

Zulauf: Super que le 80e anniversaire de l’ITJ ait lieu pendant la canicule et que tous portent des bermudas! C’était différent à l’époque de Franz Rittmann: au bureau, nous étions en veston-cravate et avons souffert de la chaleur.

 

 

Iten: Il faut dire qu’il y avait du mouvement. Autrefois, nous disposions d’un seul ordinateur ayant accès à Internet, au premier étage du bâtiment de la rédaction au Schützengraben à Bâle. Pour aller consulter la toile, il fallait donc monter ou descendre. À l’époque, c’était un gros investissement considéré comme suffisant.

 

 

Derrer: Tout se faisait sans portable et sans Internet. Être présent sur place dans une grande partie du monde était pendant des décennies la clé du succès. Nos interlocuteurs étaient souvent des patrons et on prenait le temps de faire les choses.

 

 

Iten: C’est vrai, je le confirme! La présence de rédacteurs était aussi très appréciée. Très tôt des relations personnelles fortes ont été créées avec de nombreux interlocuteurs. Nos interlocuteurs nous ont d’ailleurs toujours loués de confier les différentes régions à des personnes connaissant bien la langue et la culture.

 

 

Zulauf: Tout au début, le département tarifs ferroviaires a été déterminant pour le succès de la maison d’édition. La demande de tarifs, c’étaient en fait des renseignements sur la supply chain la plus avantageuse. Est-il plus avantageux de transporter par ex. 40 t de fret de Vienne vers Trieste ou vers Hambourg? Avec ce tarif, les transitaires pouvaient négocier avec leurs clients et les réseaux.

 

 

Iten: Il ne faut pas oublier les langues étrangères. À partir des années 1960, cela a demandé beaucoup d’efforts à l’ITJ. Les articles en français et en anglais étaient retranscrits la nuit à l’imprimerie afin que le journal puisse paraître simultanément en trois langues. La numérisation a rendu les choses beaucoup plus faciles.

 

 

Derrer: C’était aussi passionnant de faire un travail de pionnier sur les marchés du Moyen-Orient et de l’Extrême-Orient. Le grand essor au cours des années 1980 a été décisif. Quant au démarchage, il n’est certainement guère différent aujourd’hui.

 

 

Zulauf: Côté commercial, il y a pourtant eu des changements. Les grandes sociétés sont beaucoup plus présentes et dominantes qu’autrefois. Nous étions en contact avec beaucoup de PME qui avaient leur niche et la connaissaient bien.

 

 

Iten: Certaines époques étaient aussi très patriarcales. Franz Rittmann avait un style très personnel étroitement lié à son rôle de propriétaire. Aujourd’hui, les relations entre «le patron et les sous-fifres» sont moins distantes. Que les fêtes annuelles de l’équipe se soient maintenues, cela me fait particulièrement plaisir.

 

 

Zulauf: J’estime que rien n’a changé au top management en 50 ans. On se met d’accord lors d’un entretien direct...suivi d’une coupe de champagne. Impossible de négocier avec Internet! À la vôtre!

 

 

Derrer: Je ne suis pas d’accord. L’époque des négociations directes avec le patron est révolue. Le secteur transport et logistique connaît un changement de structure et suit de nouvelles stratégies.

 

 

 

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